Les entreprises de transport doivent prendre de plus en plus en compte le développement durable dans leurs stratégies de développement.

Dès 2013, suivant le Grenelle de l’environnement, de nouvelles obligations règlementaires vont se mettre en place. Il s’agit donc de s’y conformer, et par là-même de développer de nouvelles façons d’acheminer les marchandises, afin de favoriser les modes de transports les moins polluants et d’améliorer nos performances environnementales.

La logistique « verte » demande une approche globale et chacun de nous a son rôle à jouer, à chaque maillon de la chaîne logistique. Témoigner du caractère éco-responsable de son activité est aussi un facteur important d’attractivité auprès de nos clients et fournisseurs mais aussi du consommateur final : l’éco-responsabilité est désormais une valeur positive au cœur des stratégies marketing et communication. C’est donc, en quelque sorte, une contrainte qui ne saurait être niée, mais aussi une chance.

Brice VATINEL, CEO

1 - Que va-t-il se passer en 2013 ?

De nouvelles règlementations vont être mises en application, suivant l’« Engagement National pour l’Environnement » du Grenelle 2 : dès avril 2013, d’abord de façon expérimentale en Alsace puis en juillet sur tout le territoire français, l’Ecotaxe Poids lourds sera appliquée à tous les véhicules de plus de 3,5 tonnes empruntant les 15 000 kilomètres de réseau routier national et départemental français à l’exclusion des autoroutes à péage. Le 1er Octobre 2013, devrait entrer en vigueur une autre loi portant sur l’affichage des quantités de CO2 des prestations de transport (arrêté du 10 avril 2012) : les transporteurs de marchandises et de personnes, tous modes confondus, devront informer leurs clients des quantités de CO2 émises lors de la prestation de transport effectuée. Enfin, à partir du 31 décembre, tous les véhicules neufs de plus de 3,5 tonnes devront être conformes à la norme Euro 6, limitant les émissions polluantes.

2 - Quelles sont les initiatives déjà mises en place en matière de développement durable ?

Voici quelques exemples concrets de la place portuaire havraise : la mise en service en 2014 de la plate-forme multimodale contribuera à favoriser la massification des transports avec un doublement attendu de la part modale fer + fleuve. Le Grand Port Maritime du Havre vise à faire passer la part du fluvial de 11 à 17 % dans les années à venir. Le GPMH soutient aussi la démarche ESI (Environmental Ship Index, ou indice environnemental des navires) promouvant le « clean shipping », la navigation maritime propre, avec un objectif de réduction des émissions des polluants dans l’atmosphère. La récompense décernée en 2012 aux compagnies maritimes exploitant les navires les plus respectueux de l’environnement permettra d’atteindre l’équivalent de 10% des droits de port.

Autres initiatives venant des compagnies maritimes : les unes s’engagent dans le report modal en développant des activités dans le domaine du rail et du fluvial, d’autres ont mis en place des calculateurs d’émissions de CO2, utilisent des conteneurs équipés de planchers en bambou ou bien fabriqués dans un acier de nouvelle génération plus léger ou encore des conteneurs REEFER basse consommation. Sans compter les innovations permettant de réduire les consommations de carburant ou d’électricité…

Enfin, les entreprises peuvent aussi se rapprocher des organismes de certifications afin de remanier en profondeur leur fonctionnement interne et s’initier aux notions de Responsabilité Sociétale des Entreprises ainsi qu’au Système de Management Environnemental, par le biais des certifications ISO 14001, évaluation ISO 26000, ou encore l’enregistrement au règlement EMAS (Environnement management and Audit Scheme).

3 - Et le Groupe G. Vatinel ?

Le souci de l’environnement fait partie de nos valeurs et nous veillons à proposer une offre de transport plus « verte » à nos clients, avec une approche environnementale de la chaîne logistique. C’est ainsi que nous avons mis en place l’utilisation exclusive du transport combiné fluvial pour le post-acheminement de certains trafics à l’importation, notamment pour le transport en France de déchets en vue de leur revalorisation. Sensibilisés à ce sujet et soucieux d’apporter les meilleures réponses possibles à nos clients, nous avons aussi confié une étude sur la Logistique et le Développement Durable à un étudiant de Master 2 en Logistique internationale et Transports internationaux de l’université du Havre.

Concernant l’activité logistique de notre propre entrepôt, nous avons opté pour un parc de chariots élévateurs dotés de motorisation électrique et non thermique. Enfin, pour initier les changements comportementaux nécessaires à une prise de conscience éco-responsable, nous avons pris différentes mesures en interne telles que le recyclage des papiers, l’utilisation exclusive de cartouches d’imprimantes recyclées et la collecte de piles usagées.

1 - Comment Sony intègre-t-il le sujet de l’environnement et du développement durable dans ses activités ?

Le groupe Sony a pour ambition de faire de l’environnement une priorité clé dans la gestion et le développement de ses activités au cours de ces prochaines années. Cette implication se décline bien au-delà de la partie purement logistique, puisqu‘elle est prise en compte dès la phase de conception des nouveaux produits, en passant par les phases de communication et de commercialisation.
Un plan à moyen terme a pour objectif d’atteindre d’ici à 2015 un impact minimal sur l’environnement.

2 - Comment, concrètement, pensez-vous y parvenir ?

Concernant la partie spécifiquement logistique, Sony a mis en place dès 1999 le post-acheminement des containers par barge sur la Seine, depuis le port du Havre jusqu’à Gennevilliers. Notre objectif est d’y d’atteindre un ratio d’utilisation de 80 % minimum. Et nous confions l’organisation de nos post-acheminements à la Société G. Vatinel & Cie SA qui nous donne entière satisfaction.

Cette volonté de concilier l’aspect environnemental aux schémas logistiques s’est encore accrue ces dernières années, avec la mise en place d’une partie de la distribution au départ de notre centre logistique vers certaines régions, en favorisant l’utilisation de transports multimodaux, rail-route principalement.
L’optimisation des moyens de transport, ainsi que le suivi des émissions de C02 par m3 transporté est un des indicateurs clés dans notre gestion quotidienne. Le respect des contraintes environnementales est également un facteur décisif dans le choix de nos prestataires et partenaires logistiques.

3 - Quelles difficultés rencontrez-vous pour atteindre ce ratio de 80 % de transport fluvial ?

Certes, nous nous heurtons encore à certaines contraintes, telles que la nécessité de réserver à l’avance les barges entre le Havre et Gennevilliers, la limitation du nombre de départs hebdomadaires, les délais d’acheminement entre les terminaux... Mais la situation ne peut que s’améliorer.